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JOURNAL DE MARTINE, 30 décembre 1998

Envoyé par Cocteau (suite du 28 déc.) en date du 5 janvier 1999 à 23h11
Yé! J'ai trouvé une job! Le père de Catou va m'engager comme vendeuse dans son magasin de sport à Place Versailles, section des chaussures de sport. Catou lui a dit que j'avais toujours fait de l'athlétisme et que j'étais capable de la remplacer, parce qu'elle veut avoir plus de temps pour ses études.... Il faut comprendre qu'elle veut plus de temps pour sortir avec son Éric... mais moi je suis contente. Je vais crisser mon camp d'icitte dès que j'aurai eu une couple de payes. SALUT MA GROSSE GINETTE! Pis une fois dehors, je remettrai pas les pieds ici dedans, tu peux en être sûr! J'y dois rien, rien pantoute, pas même un sourire. Papa, c'est pas pareil; on s'arrangera pour se voir ailleurs.

Faut que je me trouve une planque pour demain soir, je veux pas être icitte pour le Bye Bye et les becs de minuit... pas question. Je suis pas hypocrite au point de leur souhaiter une bonne année, pis je veux pas de chicane. Je vais donc m'éclipser... à l'Armée du Salut s'il le faut... j'vas aller aider les Petits Frères de pauvres, n'importe quoi de vrai...Salut! et Bonne année si je reviens pas...

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Journal de Martine, 1 janvier 1999

Envoyé par Cocteau en date du 6 janvier 1999 à 12h44 en réponse à JOURNAL DE MARTINE, 30 décembre 1998 (reçu de Cocteau (suite du 28 déc.) le 5 janvier 1999 à 23h11).

Bonne année, Martine,
Ton père qui t'aime... reviens nous vite

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JOURNAL DE MARTINE, 10 janvier 1999

Envoyé par Cocteau en date du 10 janvier 1999 à 22h52 en réponse à Journal de Martine, 1 janvier 1999 (reçu de Cocteau le 6 janvier 1999 à 12h44).
Je viens de téléphoner à ma mère pour lui dire que je voulais la voir pour lui parler. Elle m'a dit que je serais toujours la bienvenue et que je serais sa fille tant que je voudrais la considérer comme ma mère. Je m'y attendais pas et j'ai pas été capable de répondre, mais j'y ai dit que j'avais quelque chose d'important à lui dire et que je voulais aussi le dire devant toute la famille, fait que j'aimerais que Jérôme et Karine soit là pour le souper. Elle m'a proposé de se réunir pour la fête de mon père, samedi prochain, mais je lui ai dit que c'était pas pour fêter que je voulais les rencontrer. Elle m'a dit de pas m'en faire, que le pire était faite, "Moi pis ton père, on en a parlé une nuit complète, pis j'étais pas d'accord quand il a décidé de t'écrire dans ton journal. Elle m'a aussi dit qu'ils savaient que j'écrivais dans un journal mais qu'ils l'ont jamais lu. Je la crois, elle est achalante mais pas menteuse Ginette.

Anyway, c'est faite, on va se voir samedi prochain pis les jeunes ont besoin de prendre ça cool! Mon frère est pas mal épais des fois, mais Karine est ok!

Je suis tellement heureuse de vivre ici avec Élisabeth. Je la trouve tellement fine, pis belle,. C'est de valeur que les gars la travaillent autant. Elle a même un collection de Playgirls qu'elle a regardé avec Martin hier soir.
Il est spécial Martin, il veut pas partir de chez eux, ni dire à ses parents qu'il est gai parce qu'il a jamais couché avec un gars, ni même avec une femme. Je l'ai niaisé en lui disant d'essayer l'un ou l'autre au moins avant de se dire homo, qu'il était peut-être à rien pantoute, mais il l'a pas trouvé drôle, pis qu'il en parlerait à ses parents quand il en sentirait le besoin. Le besoin? Faut pas attendre que ça craque comme dans mon cas ! En tout cas, il fera bien comme il veut! Mais c'est lui qui m'a fait comprendre que je prenais pour acquis que mes parents savaient que j'étais lesbienne et que j'en avais jamais parlé vraiment. Fait-que maintenant il ne pourra pu me le dire à partir de samedi prochain. Pis si la grand-mère se pointe à va dysjoncter rare parce que je remettrai pas ça, je vous le jure...


(FIN)

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