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LE JEU MYSTÉRIEUX (la suite ?)

Envoyé par Cocteau en date du 15 septembre 1998 à 12h17

(source http://www.mygale.org/10/ericd/Mylene/Beyond2/JeanCocteau/Photos/Visage.JPG)

Plus que quelques jours pour conclure notre JEU MYSTÉRIEUX. Il faut reprendre là où Bulle nous avait habilement entrainé le 2 septembre (voir ci-bas ; BOUDINS ET CUTEX). La conclusion devra survenir le 16 septembre avant minuit...! Un dernier petit effort chers Algistes ! Et les nouveaux sont le bienvenues, comme toujours !

" Ah ben! kin don! kiss qui rent' toué!"
se dit la Uggett en sirotant son café gratisse...
" j'gagerais que cé pour c'te sac là.. que le grand Innocent dé touélette ergarde toute éffarouché depuis eune bonne menute... pis veut tu ben m'dire de kessé qui ont toute asse promener comme ça... pis j'me demande ben kessé qui va faire avec la paparloune d'la Bébeth ? Yé quand même pas pour allé yeurmette chez elle ... Ça prendrait un front d'beu.
Kin! imme semblait ben aussi! y manquait plus rienk'ielle asteur... a lé souvent avec lé deux autres... kessé qu'a l'attends comme ça sul trottoir... a doit pas savoir que lé 2 aute sont icitte... ben tanpis pour yelle... pis l'autre la grand slack... j'la connais pas... a me fait penser à Murielle Caron, eille! j'te dit qu'ielle a l'étais pas géné... jusque qu'à en arrière de la boucherie avec le grand Dagenais... entékâ... Coudon! ya ben d'l'air épais avec s't'air là lui !... Donnes-y son sac tabarouette pis lâche c'te paparloune là... ça t'fra pas de toute façon... a lé pas mal plus grosse que toi la Bébeth... La Bébeth! et qu'à peut être vache dé fois, s'tella! ..."


Et Uggett part dans de profondes réflexions philosophiques de la vie.



Pendant ce temps, le soulagement de Geneviève à la vue du sac était plus qu'évident. Elle avait passé la matinée à magasiner pour acheter un revolver pour son p'tit neveu. Une belle imitation, mais elle était vraiment gênée de son geste. Elle s'était toujours élevé presque violemment contre ces jouets et voilà qu'elle-même en achetait un. Mais son petit neveu Cédric avait tellement insisté et elle voulait tellement qu'il soit content... elle avait fini par faire taire sa conscience et avait acheté l'arme. Si elle avait pu mettre une cagoule pour passer à la caisse, elle l'aurait fait... juste pour que jamais personne ne fusse témoin de ce geste mais enfin! Elle regrettais déjà son geste et elle jubilait presque malgré tout à la pensée de la réaction qu'aurait Cédric...



Sa soeur l'avait invité le lendemain pour fêter le 10 ième anniversaire de son fils. Il y aurait son beau-frère et aussi Jeff que tout le monde appelait steff, ce frère qui avait toujours vécu avec son père au États, et qu'elle avait retrouvé il y avait quelques années. Tout le monde était resté estomaqué par leur ressemblance. Leur relation était bonne mais sans plus. Enfin! D'ailleurs elle devait lui remettre les papiers qu'il avait oublié chez elle, une des rares fois où il lui rendait visite et il fallait qu'il oublie ses papiers.
Mon Dieu! mais les papiers sont dans le sac aussi... ouf! une chance! Germain n'est pas parti et il a le sac... parce que chu sûr que la b'lette d'à coté aurait sauté dessus... a lé encore là, elle !!!



"Ah Germain! merci... mais qu'est-ce que t'as... tu files pas ben ?"



"Euh ben! non! non! j'm'excuse... mais j'ai regardé dedans pis..
"



"Ah non! Oui je le sais Germain! j'aurais jamais du faire ça mais j'avais presque pas le choix ... tu m'en veux-tu ?"



" T'aurais du nous en parler... mais c'est quand que t'as faite ça ..."



" Ben! à matin..."



" ... À matin ??? Cé quoi que t'as faite à matin ? "



Monia était déjà assise et elle fixait Uggett qu'elle trouvait indiscrète...



" Ben quoi! j'ai ben le droit d'ergardé de yousse que j'veux... calvince! "... et Uggett détourna le regard malgré tout... "Si vous zète pas content, joualvaire, ben allé don vous placoter ailleurs ... j'ai payé moué itou", et elle se plongea dans son café, pour très peu de temps cependant...



Geneviève s'asseoit à coté de Germain, quelque peu intriguée, et lui confesse son achat coupable. Germain se sent soulagé... il sort soudain les papiers et les lui tend, épiant sa réaction.



" Ah fiou! ce sont les papiers de Steff... j'ai eu peur... ben tu sais, Steff... Jeff... mon frère... tu l'as jamais vu pis tu voulais le voir ben le v'là... kossé que t'en pense... pis qu'est-ce tu fais avec s'affaire-là, cé ben lètte " lui indiquant la bébelle en paparloune ... "



Germain s'esclaffa, rosissant légèrement.



" Ben quoi! qu'est-cé que t'as pensé" continua Geneviève. "t'as quand même pas pensé que c'était moi... "



" Ben non! Geneviève... quand même! ..." mentit Germain réalisant soudain le ridicule de la situation. Il connaissait effectivement Geneviève depuis le secondaire... il avait même fait le bal des finissants ensemble... Il avait sûrement besoin de vacances, de longues vacances même, comme sa copine Lucy.



Geneviève se retourna vers Uggett qui ne pouvait s'empêcher de regarder et d'écouter tout ce qui se disait... évitant effrontément le regard accusateur de Monia, la lèvre pincée , le nez plissé, les nerfs du cou tendus...



Elle regarda les mains de l'ancienne serveuse, c'était des boudins sur lesquels elle avait mis de grosses bagues trouvées probablement dans les 5-10-15 de l'époque, ancêtres de nos Dollorama. Le cutex, beaucoup trop rouge pour la pâleur de la peau veinée, était légèrement écaillé mais bien entretenu. Et plus elle regardait l'un des bagues plus ça lui rappelait quelque chose... mais quoi au juste ???



" Coudon! a la jama vu ça dé mains" se dit Uggett, tripotant nerveusement sa napkinn. Depuis quelques minutes, son vêtement de latex lui serrait les chairs de l'entre cuisses et semblait vouloir se perdre dans ses partis les plus intime. Elle n'avait qu'une seule envie: se lever et se tirer le califourchon pour replacer tout c'te cayoutchou là... il y avait bien les toilettes mais elle manquerait sûrement quelque chose... combien de temps pourrait-elle tenir le coup...



Geneviève détourna le regard et regarda vers la vitrine.
Soudain, elle blêmit...



" Mon Dieu! Germain... regarde qui skié dehors... "



" Mais c'est Agathe... EILLE AGATHE ! "



" Germain! pas elle... l'autre en arrière "....



Il n'y avait donc pas de hasard... elle se retourna vers Germain et, promptement, dévisagea Uggett, qui resta figé par le regard soudain de Genevière ...



(À SUIVRE)

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Jeff Mentana

Envoyé par Lexilé en date du 17 septembre 1998 à 21h24 en réponse à LE JEU MYSTÉRIEUX (la suite ?) (reçu de Cocteau le 15 septembre 1998 à 12h17).
Germain était tout aussi abasourdi par la véritable vision de rêve qui se présentait devant lui. Nul autre que le fameux Jeff Mentana qui suivait Agathe. Bousculant Violaine et Agathe, Geneviève se précipite vers son frère avec son exubérance habituelle. Son petit sac Gucci s’envole vers le plafond et laisse s’échapper le petit revolver-jouet qui rebondit sur la poitrine caoutchouteuse d’Uggett qui se lève d’un trait en renversant son café et en hurlant :

- Au secours, au secours! À moé! À moé !

Puis le pistolet s’étant fracassé sur le carrelage, elle comprend illico qu’il s’agit d’un simple jouet et ravale son orgueil en pinçant le bec, ce qui fripe horriblement son visage chafouin.

- Moé, j’ai mon bâtard de voyage à soir!!! -- crie-t-elle à l'adresse de Geneviève qui ne la regarde même pas. -- Faut que je crisse mon camp d’icitte avant que je pique une crise de nerf ! – annonce-t-elle en se dirigeant résolument vers la porte de sortie, non sans être encore une fois obligée de rajuster sa fameuse culotte de latex, ce qu'elle fit nerveusement mais avec assurance en glissant chacun de ses index sous l’une et l’autre de ses généreuses foufounes. Tout en fuyant, elle ne peut toutefois s’empêcher de poser un regard admiratif vers le beau Jeff dit Steff (en fait, Jean-François selon le registre paroissial de Sainte-Marie-Reine-de-la-Médaille-Miraculeuse-et-Bénie). Sa veste de cuir, ses jeans blancs bien moulants, ses cheveux blonds roux, longs et bouclés, donnent à Uggett une de ses petites bouffées de chaleur qu’elle se payait dans le temps où elle tripait sur Patrick Juvet.

De son côté, Germain est tout aussi allumé et le rouge lui monte de nouveau au visage lorsqu'il se surprend à envier Geneviève qui serre dans ses bras le beau Steff. Le mec est vraiment le portrait craché de sa sœur. Germain songe soudain qu’il avait souvent dit en rigolade à Geneviève qu’elle était tout à fait son genre :

- Il te manque juste une couple de petits éléments…» ajoutait-il toujours avec un grand sourire. Et, au premier coup d’œil, le beau Steff les possédaient ces petits éléments qui l'allumaient toujours et le soulevaient vers l'Autre. Il n'était pas trop grand, mince et athlétique, la hanche bien carrée, la taille fine, le tout surmonté d’une belle petite gueule aux traits fins et parée d’un air doux, tout doux… un atout qui faisait toujours frémir Germain. Et des yeux ! Des yeux… verts! D’un vert lumineux qui chatoyaient sous ses longs cils châtains clairs ! Germain sentait son cœur battre la chamade, mais aujourd'hui, avec son vécu et tous les amours qu'il trainait comme bagage de vie, il souhaitait découvrir en ce bel homme, y trouver le doux caractère, le charme, l’esprit, la gentillesse de sa bonne amie Geneviève. Germain sentait en fait surgir en lui, à l’instant même, l’espoir de trouver en cet ensemble appétissant de chair et de muscles, de quoi revivre un de ces mystérieux amours qui s’attardent d’abord au corps, mais ne parvient à s'épanouir qu’en se passionnant pour l’être tout entier… corps et âme!

FIN






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