Table des matières

Le jeu mystérieux....

Envoyé par Lexilé en date du 16 août 1998 à 11h07
(source http://ladyhedgehog.hedgie.com/graphics/antinous/d-antinous.gif)

" Ce jeu mystérieux qui va de l'amour d'un corps à l'amour d'une personne m'a semblé assez beau pour lui consacrer une part de ma vie."

Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien


Samedi soir, et je m'emmerde. J'ai le goût d'écrire. C'est habituellement un beau jeu que l'écriture, mais c'est un jeu solitaire et j'ai bien du mal avec la solitude. C'est pourquoi, j'aimerais vous inviter à jouer avec moi au sein d'un atelier d'écriture collective. Je n'invente rien, vous le savez bien. Je vous propose simplement de faire ici ce que d'autres, professionnels ou non du plaisir des mots, ont parfois réalisé : une chaîne littéraire à partir d'un thème. À tour de rôle, nous poursuivrons l'histoire. Donnons-nous un mois pour élaborer sur le premier thème que je vous propose pour lancer le jeu. Le 15 septembre prochain, à minuit tapant, il faudra que l'histoire prenne fin...! Qui aura le dernier mot, le 15 septembre prochain ? Algistes, à vos plumes!

VOICI LE THÈME:

" Ce jeu mystérieux qui va de l'amour d'un corps à l'amour d'une personne m'a semblé assez beau pour lui consacrer une part de ma vie."

Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien








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L'ouverture aventurière

Envoyé par Lexilé en date du 16 août 1998 à 20h14 en réponse à Le jeu mystérieux.... (reçu de Lexilé le 16 août 1998 à 11h07).
Le film n’avait pas totalement répondu à leurs attentes. Agathe espérait y trouver plus d’action, de suspens, tandis que Germain et Geneviève avaient tout simplement souffert de se taper ce Xième film américain dont le développement était prévisible du début à la fin. En fait, ils savaient tous très bien que « Le masque de Zorro » ne serait pas génial, mais que ce serait une bonne manière d’échapper à ce samedi soir d’août trop chaud et humide, de ne pas trop forcer leurs méninges et de se bidonner après coup pendant au moins une bonne heure en se rappelant les pires invraisemblances qui peuplent toujours ce genre de films d’aventure. Ce Zorro révisé n’était qu’un prétexte en fait pour permettre à ces trois vieux amis de se retrouver encore une fois pour s'entretenir de leurs liens d’amitié déjà vieux de vingt ans.

Le restaurant indien le plus près fit l’unanimité et ils s’y délectèrent des diverses spécialités de la maison. Les filles calèrent deux bières Black Diamond, pendant que Germain s’en tenait au St-Laurent frappé. Mais dès 10h00, Agathe annonçait son départ car elle devait se taper le lendemain matin une longue randonnée en bicyclette du côté de Vaudreuil-Soulanges avec un autre de ses vieux amis que Germain et Geneviève n’avaient jamais eu le plaisir de rencontrer.Sitôt sortie du resto, Agathe attaqua donc la côte de la rue St-Denis avec sa bicyclette pour rejoindre son lit et son chat Eustache, dans Parc Extension. Ses deux amis sifflèrent à qui mieux mieux ses puissants mollets bronzés puis se dirigèrent vers le métro Berri. Une fois parvenu aux portes-papillons de l’entrée principale, Germain tend sa joue pour avoir son petit bec traditionnel:

-- Bon! Moi je continue vers le Village, qui sait si je rencontrerai pas l’homme de ma vie... -- glisse-t-il en riant?

-- Je ne pense pas que tu vas trouver là, mon beau.. --lui dit Geneviève en souriant.

-- J’ai absolument besoin de marcher pour faire passer ce petit maudit pudding au riz basmati et c’est pas sur la rue Masson que je vais avoir une chance de croiser l’homme de rêve... même juste le croiser! Il y a jamais un chat après 9h00 ...

-- Je pourrais bien envoyer Thomas et Ludwig s’y promener, mais ils préfèrent la ruelle de la rue Dandurand...

-- Je suis allergique aux chats, ma belle, alors laisse-les dans leur ruelle tes matous! Allez! Et trompe-toi pas de quai dans le métro, peut-être que ta promise se dirige dans le même sens que toi...et tu vas la manquer... -- ajoute Germain en se référant, avec un méchant petit plaisir, au faible sens d’orientation de sa copine...

Inquiète-toi pas! Peu importe le sens dans lequel elle ira, ce ne sera pas sur le quai du métro que je la rencontrerai --lui réplique en riant Geneviève qui s'engouffre dans le métro. (à suivre)


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...

Envoyé par Bulle en date du 25 août 1998 à 12h40 en réponse à L'ouverture aventurière (reçu de Lexilé le 16 août 1998 à 20h14).
Ouf!


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la suite pour vrai du cadavre exquis

Envoyé par Atropos en date du 16 août 1998 à 20h35 en réponse à L'ouverture aventurière (reçu de Lexilé le 16 août 1998 à 16h01).
(source http://www.spectatormag.com/annaeyes.gif)

Geneviève poussa les portes et s'engouffra à l'intérieure de la bouche géante de la station. Elle ouvrit son sac pour prendre sa passe de métro, mais réalisa qu'elle l'avait laissé dans son portefeuille de chanvre que Françoise lui avait offert.

c't'idée aussi de m'changer à la denière minute. j'oublie tout dans ce temps là. Zut !!

Elle fouilla dans son porte-monnaie Gucci pour y trouver la monnaie nécessaire à un billet de métro. Elle soupira profondément en constatant qu'elle avait payé avec sa carte de guichet Interac et qu'elle n'avait pas de quoi s'acheter un paquet de gomme. Elle fit la moue et, en maugréant, décida de resortir pour filer à la Banque de Montréal, rue Sainte-Catherine.

À l'extérieur de la station, elle traversa la rue pour faire du lèche-vitrine chez Archambault, déambula, toujours côté sud-est, vers Presses Internationales question de s'acheter La Gazette des femmes, en resortit, passa devant Da Giovanni et s'arrêta au feu rouge en biais avec la banque. Elle avait un peu décompressée.
Au moment où elle se dit que dans la vie rien n'arrive pour rien, le feu passa au vert et elle traversa.

Geneviève glissa sa carte dans le lecteur magnétique et la porte fit entendre un "buzz". Tout à coup, la jeune femme sentit une présence très près derrière elle. Trop près ! Elle se retourna vivement et dans l'embrasure de la porte tout ce qu'elle pu voir ce sont de magnifiques yeux bleus outremarins ...




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EILLE.... LA SUITE EST ICITTE

Envoyé par Bulle en date du 25 août 1998 à 12h31 en réponse à la suite pour vrai du cadavre exquis (reçu de Atropos le 16 août 1998 à 20h35).
Ouf! Enfin sorti de cet endroit. Dieu qu'il y a de l'action certain soir dans ces petits endroits!
Rendu sur le trottoir, elle s'arrête un instant. Elle observe Mo, en train de nettoyer ses beaux souliers de suède gris perle en maugréant (pour ne pas dire en jurant de toutes ses forces). Une matière visqueuse et odorante recouvre le dessus du pied coupable. Tante Bébeth se souvient pour sa part de la distributrice à savon qui lui coulait dans le bas du dos à un rythme que Germain contrôlait gauchement mais agéablement. D'expliquer ça à Mo serait vraiment de courir après le trouble. Donc elle garde une silence monastique devant cette scène qui ne semble pas lui déplaire. Monsieur Rosa sort du petit café à son tour. Rendu à la hauteur de Mo : " dé peutittt rôôzzz pour la belll dammmm "…. Monia et Geneviève sont complètement éberluées devant le débit verbal de Mo et surtout par le contenu plutôt vulgaire et agressif. Elles décident donc de quitter les lieux, ne voulant pas être témoin d'une scène qui fera sûrement la une du journal de Mtl le lendemain …

Pendant ce temps Agathe, est bien assise à la terrasse du Diétrich, rue St-Denis. Elle sent bien que tous les regards de la gente féminine sont littéralement dirigés vers ses puissant mollets bronzés que Germain et Geneviève ont si généreusement sifflés tantôt. Elle sourit en pensant à l'histoire qu'elle leur a montée de toute pièce. Une randonnée en bicyclette du coté de Vaudreuil-Soulanges…. ç'aurait été plus juste de dire une randonnée pour aller se vautrer chez Solange mais enfin… Elle avait eu envie de se retrouver seule sans avoir à s'expliquer avec ses deux amis.

Et là, assise au Diétrich, elle se remémore calmement ses amours passés. Il y avait bien eu Claire-Andrée avec qui elle s'était bien sentie et son départ l'avait quand même affecté mais en général, elle était toujours restée maitresse de sa vie et de ses amours. C'est toujours elle qui avait quitté ses conjointes. Combien de filles avaient pleuré pour elle …? Mieux valait oublié ça, pour l'instant elle était seule et l'appréciait. Personne ne lui ferait de crise quand elle arriverait chez elle, c'est quand même appréciable. Elle avait bien quelques amantes, dont Solange, qui appréciaient sa présence et ne lui reprochaient pas ses absences. Il y avait bien aussi des amies, dont Angèle et Jeffrette, ses deux copines gouines comme elle se plaisait à les appeler. Enfin, pour l'instant, c'était parfait. Elle se sentait en paix avec elle-même.

Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et vraiment ses mollets étaient très convoités. Son mollet et sa cuisse, avouons le et… (restons dans la décence) et… de voir tous ces lèvres pendantes et ces langues salivantes, ces fronts perlés de sueur, ces mains tremblantes, ces prothèses dentaires claquantes, ces regards ébahis voilées de larmes… la rassurait sur ses possibilités d'aventure et qui sait ? Elle était en général très fière de son corps… de ce qu'elle dégageait …. Et ce soir ….
Mais tout a coup, une femme, d'allure assez forte, sortit en trombe du bar et se dirigea vers elle sans hésitation. D'instinct et d'adrénaline, Agathe se redressa vivement, prête à une attaque vu l'allure décidée et le regard plutôt colérique de l'inconnue. Elle eut à peine le temps de remarquer la couleur d'un bleu outre-marin ... qui lui rappela une ancienne rencontre ....

" Eille toué! J'te regarde par la fenêtre depuis tantôt… tu s'rais pas une amie de Violaine ? "

…..


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Gulliver

Envoyé par Lexilé en date du 18 août 1998 à 08h12 en réponse à la suite pour vrai du cadavre exquis (reçu de Atropos le 16 août 1998 à 20h35).
Germain approchait des Presses Internationales lorsqu’il vit Geneviève en sortir pour se diriger vers la rue St-Hubert. « Tiens, tiens, je gage qu’il lui est encore arrivé une petite avanie quelconque ! » se dit-il ironiquement en se rappelant la légendaire distraction de sa meilleure amie. Il allait se précipiter vers elle pour la lui remettre de nouveau sous le nez-- qu’elle avait plutôt fin-- mais il reteint soudain son vilain petit élan en pensant qu’elle n’apprécierait sans doute pas se faire encore surprendre en plein délie d’étourderie. Une histoire parmi d’autres… Deux semaines plus tôt, lors d’une réunion d’affaires, elle avait placé ses clefs et son petit porte-monnaie Gucci dans l’attaché-case de son collègue de travail plutôt que dans le sien. Distraite dites-vous ! Une fois son collègue parti, elle constate sa bourde et téléphone à Germain pour qu’il vienne, de l’autre extrémité de la ville, lui porter quelques sous et le double de ses clefs qu’elle avait sagement déposé chez lui.

Germain observe Geneviève s'éloigner et, la voyant se diriger vers la Banque Nationale, angle St-Hubert, il en conclue que, cette fois, elle avait certainement son porte-monnaie et n’avait sans doute besoin que de sous ou… de payer une facture... en souffrance… depuis trop longtemps… --ne peut-il s’empêcher d’ajouter un peu méchamment à sa petite réflexion.

Germain venait lui-même de sortir du guichet Desjardins, à deux pas de là, et il entra à son tour aux Presses pour s'y procurer le Voyage de Gulliver qu’il y avait feuilleté deux jours auparavant. Il hésitait encore à l’acheter mais cette édition format de poche, très économique, lui permettrait de relire cette histoire invraisemblable qui, dans sa tendre jeunesse, l’avait fasciné à travers un de ses bons vieux films en noir et blanc des années ’50. Le petit livre viendrait donc s'ajouter aux rares classiques de la littérature mondiale qui dormaient dans sa bibliothèque.

Son Gulliver bien en main, il s’engage donc résolument vers le Village en demeurant sur le trottoir sud-est de la rue Ste-Catherine pour éviter la meute des itinérants, squeegees et prostitués qui en arpentaient le côté nord-ouest. Ce n’était pas par mépris, mais bien par peur que Germain les évitait, autant que possible. À 16 ans, il avait été victime d’une attaque sauvage planifiée par un petit gang de voyous de la Rive-sud. Depuis, il pouvait difficilement croiser un attroupement de jeunes ou d’individus louches sans sentir passer un petit vent de panique, léger certes, mais désagréable et qu’il cherchait à éviter, autant que faire ce pouvait.

Une fois la rue Amherst traversée, la vraie parade du Village, la plus représentative, celle des samedis soirs d’été, déroule sous ses yeux. Des beaux, des moins beaux, des trop longs, des bien courts, des énormes, des feluettes, des je-suis-comme-je-suis, des moi-j’ai-bien-réussi-dans-la-vie, des mes-muscles-sont-plus-gros-que-les-tiens, des ce-soir-je-serai-la-plus-belle-pour-aller-danser et quelques je-sais-pas-ce-que-je-fais-là, compères de Germain, le tout en version gaie ou lesbienne, tout ce beau monde, avide d’amour, de tendresse et/ou de sexe, déambulait dans un sens ou dans l’autre, et pour la plupart légers et courts vêtus en cette soirée de canicule complice. Les yeux couraient devant comme derrière, plus ou moins discrètement, et ce même si leurs propriétaires étaient en pleine discussion avec leur ami, leur amant ou leur copine. Cette valse des m’as-tu-vu et des je-te-vois laissait toujours Germain pantois.

En fait, ce Village, il le fréquentait un peu en désespoir de cause. Depuis que son amant l’avait quitté, un an plus tôt, après huit ans de vie commune, il s’y rendait chaque fin de semaine ou presque et ses yeux allaient et venaient comme ceux des autres. Sa tête n’enregistrait toutefois pas nécessairement les mêmes messages, les mêmes sensations que la plupart des figurants. Germain venait dans le Village, surtout avec des amis, comme Geneviève ou Charles, dans l’espoir d’y rencontrer à nouveau ce qu’il appelait l’ «Objet de ma tendresse » (un film qui l’avait enchanté). Il ne pouvait pas, se disait-il, demeurer cloîtrer dans son vieux Rosemont, si douillet mais tellement hétéro! Et en fait, il n’était vraiment mal à l’aise dans le « ghetto » que lorsqu’il s’y retrouvait seul, tout fin seul. Seul et désemparé devant l’apparente impossibilité de voir ses espoirs s’y réaliser… d’y trouver un nouveau « petit bonheur ». Malgré la blessure que Jean-Michel lui avait infligée, il n’avait déjà plus le goût de faire « un grand détour » ou bien de se « fermer les yeux » !

Dès qu’il se retrouve devant le Secund Cup, Germain plonge vers le beau Francis ou son double (son jumeau, Christophe, travaille au même endroit) et commande son déca pour s’installer au bout de la belle banquette colorée qui occupe l’arrière du café. Personne autour de lui à plus de dix pas ! Tout le monde préfère se masser sur la rue ou dans les vitrines du café pour fuir le véritable four où Germain préfère se cacher. Il ouvre son livre et attaue l'introduction quand une longue silhouette passe devant lui et vient s’affaler dans un des deux beaux fauteuils blue jean délavé qui forment un petit coin salon tout au bout de la banquette sur laquelle Germain s'est installé. (à suivre).






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suite

Envoyé par trab en date du 18 août 1998 à 13h32 en réponse à Gulliver (reçu de Lexilé le 18 août 1998 à 08h12).
Germain ne pouvait s'empêcher de regarder la longue silhouette. Une grande femme un peu costaude, à la moue sympatique. Elle portait un grand chapeau garni de fruits. Une dame la suivait.

-Viens t'en, duchesse, on va ller s'assir sur s'té beaux p'tits fauteuils en djinze!

-Attendez un tit peu ma tante Bébeth, faux que j'mette d'la crème dans mon café.

(à suirre...)


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La shooteuse..

Envoyé par Lexilé en date du 19 août 1998 à 09h31 en réponse à suite (reçu de trab le 18 août 1998 à 13h32).
Germain ne manqua pas de reconnaître en cette duchesse nulle autre qu'une des vendeuses -- ou vendeurs selon votre capacité d'appréciation des genres -- de shooters de l'Entrepôt. Il l'avait remarqué lors de la Fierté gaie, deux semaines plus tôt, pendant que la Mado faisait son show sur la rue Ste-Catherine. La Duchesse était un grand mince avec une taille de guêpe, des jambes finement ciselés et des épaules trop carrées pour une belle de jour, mais superbe pour celle qui sait jouer des ombres jaunes de la Ste-Catherine ou des lumières multicolores des boîtes. Pour le reste, les prothèses, genre perruque et nichons celluloïdes, et le maquillage ne donnaient pas l'occasion de se faire une très bonne idée des charmes du beau... de la belle.

La tante Bébeth ajustait sa robe rouge pompier qui lui était remontée au-dessus des genoux, qu'elle avait un peu forts, en faisant un petit sourire douceureux vers le liseur. En replaçant ses colliers, trop nombreux, elle appréciait d'un oeil, les mollets et les cuisses biens découpés de Germain, et de l'autre, surveillait la duchesse qui revenait vers elle en se dandinant une petite main en l'air et les lèvres entrouvertes...

-- Y'ont juste du lait écrémé, ma tante..., j'aime autant le prendre noir. J'chus assez maigre de même...

-- Tu prendras un morceau de ma tarte au sucre... tu vas avoir ton quota de calories, chère.... (à suivre)


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la tarte au sucre

Envoyé par trab en date du 19 août 1998 à 12h46 en réponse à La shooteuse.. (reçu de Lexilé le 19 août 1998 à 09h31).
La duchesse s'assit confortablement sur le fauteuil voisin de Tante Bébeth. Attirée par la tarte au sucre de son amie, la duchesse en prit une, deux et puis trois bouchées. Tante Bébeth était tellement absorbée à contempler les mollets de Germain, qu'elle ne se rendit pas compte que sa voisine dévorait littéralement toute sa tarte au sucre.

-Eille! Ma tarte!! S'écria Tante Bébeth en voyant son assiette vide.
-S'cuzé moué ma tante, était tellement bonne!
-Maudite voleuse, je savais pas que t'étais malhonnête de même!
-Malhonnête s'écria la Duchesse?? Vous avez pas à m'faire la morale! Vous étiez en train de r'luquer le jeune homme à côté d'vous! Une dame de votre âge, mariée en plus... Si c'est t'y pas malheureux!

Tante Bébeth triturait ses colliers avec un air mécontent, la duchesse, victorieuse sapait son café noir avec bruit.

Un léger bruit fit sursauter tout ce beau monde -Bip! Bip! C'était le téléphone cellulaire de Germain.

-Germain, c'est Geneviève! T'es où là? Demanda-t-elle avec une voix étouffée
-Je suis au second cup, pourquoi? Demanda Germain
-Tu ne devineras jamais ce qui vient de m'arriver... Ne bouge surtout pas de l'endroit où tu es, tu cours un grand danger. J'arrive le plus rapidement possible!
-OK répondit Germain avec un air hébété
-Et surtout, Germain, surtout, fais attention aux gens aux yeux bleu outremarins!

La ligne devint ensuite si mauvaise que Germain coupa la communication.

-Un problème? Demanda Tante Bebeth

Germain se tourna vers Tante Bébeth et la regarda attentivement. Elle possédait les yeux du bleu le plus profond que Germain avait jamais vu.


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Vive la mariée

Envoyé par Lexilé en date du 20 août 1998 à 13h22 en réponse à la tarte au sucre (reçu de trab le 19 août 1998 à 12h46).
Non! Non! Une copine qui désire me parler. -- dit-il en retenant un sourire de nervosité. Il s'était donc tromper. Geneviève avait encore un petit problème à lui soumettre illico presto. Dans quoi s'était-elle donc foutue cette
fois?

--Vous aimez ça les contes de fée...lui demande tante Bébeth en indiquant de son dodu menton le bouquin qu'il avait déposé devant lui pour répondre au cellulaire. Elle porte aussitôt sa tasse de café à ses lèvres pourprées en tenant son petit doigt bien relevé... comme une grande dame.

--Oui!J'aime bien. Vous vous souvenez certainement du film en noir et blanc qui passait à la télé dans les années soixante...Ça m'avait bien impressionné...

-- J'm'en rappelle certainement, jeune homme!Je suis pas
canonique, mais j'ai du vécu...ajoute son interlocutrice sans remarquer le sourire moqueur de la duchesse.

-- J'ai rien d'un jeune homme vous savez...45 c'est lourd à
porter de nos jours,surtout dans le milieu gai...

-- Ben voyons donc! C'est la jeunesse,la jeunesse,
s'écrie-t-elle.. Pis...pis, c'est les meilleurs....laisse-t-elle échapper en papillant des yeux à un rythme effarant...

-- Les meilleurs dans quoi? demande la Duchesse en s'essuyant le coin des lèvres encore maculés du sucre à la crème de la tarte de sa vieille copine...

-- Faut-y que j'te fasse un dessin... l'amour, l'Amour,
l'AMOUR,OUR, OUR,OUR!!!! Tu m'avais compris toé, hein? Dit-elle à l'adresse de Germain.

-- J'avais saisi,-- dit-il en baissant les yeux un peu gêné...

--Avec des yeux pers...verts comme les tiens j'en doutais pas une minute...--glousse-t-elle en relevant les yeux au plafond.

Germain ne savait plus très bien comment réagir. Attention aux yeux outremarins! lui avait dit Geneviève. Et cette... dame qui le regardait de ses beaux yeux rieurs.

-- Vous semblez mal à l'aise ? lui dit tante Bébeth. On vous gêne peut-être?

Germain est impressionné de la perspicacité de son
interlocutrice. Il se croyait plus en contrôle de son masque public...

--Les femmes mariées m'ont toujours impressionné, -- dit-il pour s'en sortir.

Tante bébeth se retourne vers la duchesse pour l'apostropher
vertement:

-- Toé la duchesse! J'te retiens, grande gueule. Tu as crié à tout le monde que j'étais une femme mariée. Pis tu vois! Tu as mis ce petit monsieur dans la gêne.

-- Pis toé dans le trouble...hein! lui réplique du tac au tac la duchesse en regardant fixement l'assiette vide de la tarte au sucre que n'avait même pas pu déguster tante Bébeth.

--Comment ça, dans le trouble! Pantoute! Maudite jalouse! tu
voudrais y parler pis t'ose pas...la gourmande sa tante en repoussant son assiette sous le nez de sa copine.

--Chu pas assez intéressante, moé! J'vas te la payé, ais pas peur!

-- Mange d'la tarte, ma fille, ça déniaise, mais tu vas devenir grosse en plus d'être bête...! Open your mind, girl!
Parle au monde! T'es pas jusse bonne pour vendre des
shooters...lui dit Bébeth en liant le geste à l'emphase de sa déclaration.

-- Laisse tomber ton discours habituel, ma tante! Ménage tes
effets. Baisse tes batoués! De grâce. Pas devant le monde qu'on connaît pas --s'insurge la duchesse en montant le ton d'un cran.

--C'est pu un étranger, y connait la moitié de ma vie à cause de ta grande gueule...

--Vive la mariée! Pis la moitié d'la mienne quand tu cris à tue-tête que j'vends des shooters...lui rétorque la duchesse en agitant férocement sa perruque.

-- Ça, je le savais déjà! -- intervient Germain en souriant.

-- Tu vois bien!-- reprend Bébeth -- Tout le Village te
connait...comme vendeuse`de shooters, mais le monde mérite mieux et pis toé avec...

Soudain Genevieve débouche en trombe...(à suivre)


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Le distributeur de savon à mains

Envoyé par trab en date du 20 août 1998 à 14h28 en réponse à Vive la mariée (reçu de Lexilé le 20 août 1998 à 13h22).
Monia suivait Geneviève de près, elle tenait sa main.
-Germain, germain, tu devinera jamais quoi, je viens de rencontrer la femme de ma vie! Dit Geneviève, d'une traite.
-Moi aussi, répondit Germain en souriant à Tante Bébeth, en ignorant presque sa copine
-J'la comprend pas, dit une vielle dame obèse de latex vêtue, assise à une table voisine.
-Ah vous! La ferme! Non, c'est vrai... mais Germain, je t'en supplie, fais attention...

Tante Bébeth se leva doucement en tournoyant ses colliers.
-Bon et bien, je pense que je vais aller me rafraîchir un peu...
Elle se dirigea vers la salle de bain.

Brusquement, Germain se précipita lui aussi vers la salle de bain. La duchesse et Geneviève se regardèrent étonnées.

Lors que Germain entra, tante Bébeth lui faisait dos. Il toucha son épaule, et elle se retourna brusquement, elle immobilisa ses lèvres sur les siennes avec force. Leur respiration devint difficile. Ils se déshabillèrent avec furie. Le J-string en paparloune de léopard mauve et lilas de tante Bébeth vola. La robe rouge pompier remontée jusqu'au dessous des bras.

-Ces yeux, ce sont tes yeux... murmurait Germain entre deux embrassements.

Puis, il la prit avec passion et fougue. Les jambes de Tante Bébeth frappaient le distributeur à savon ainsi que la poubelle située à l'autre extrémité de la pièce. Puis, des raisins et des cerises de son chapeau se décollèrent et heurtèrent le plancher. Ils soupiraient et criaient.

Pendant ce temps, le beau Francis et Rosalie (bin oui, l'ancienne co-loc de pignon sur rue) se regardaient intrigués.

-Entends-tu du bruit, Rosa?
-Va donc voir, c'est louche. Je m'occupe de la caisse...

Francis se dirigea lui aussi vers la salle de bains. La duchesse qui le voyait approcher se jeta sur lui. Elle voulait protéger son amie.

-Ah monsieur, ça tombe bien que vous passiez par ici, j'ai des conseils à vous demander sur le choix d'un café...

Pendant ce temps, la grosse dame habillée en latex se dirigea vers la caisse.

-Kin, j'ai l'droit d'avouaire un café gratisse! Elle tendit sa carte de café.
-Pour une fois, dit Rosalie, tu payeras pas en cennes noires!!
-Bin écoute bin toué, tu pense que j'te r'connais pas: C'EST TOUÉ la fille du UHF qui courrait après son coloc Bin y'a jamais voulu d'toué!
-Ca va faire, là, UGGETT!!, va t'assoeir, pis racolle pas les clients.
-Vous n'avez jamais réussi à prouver quoi que ce soit, répondit UGGETT!! La tête haute, elle retournait à sa table.

La duchesse retenait Francis tant bien que mal.

Geneviève eût une idée pour sauver la situation...


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Si par un soir d'été une voyageuse ...

Envoyé par Atropos en date du 19 août 1998 à 15h27 en réponse à la tarte au sucre (reçu de trab le 19 août 1998 à 12h46).
Les yeux bleus, très profonds, de cette belle inconnue statufièrent Geneviève.

Après quelques secondes, voire quelques minutes, la bouche ouverte, Geneviève se mit à balbutier quelques mots. La jeune femme, vêtue d'un col roulé noir à manche courte, vraisemblablement de la soie et de la rayonne, en cette canicule, regardait sans cesse Geneviève. Cette dernière la détailla de la tête aux pieds d'un rapide coup d'oeil et constata sa silhouette corpulente.
Excusez-moi dit l'inconnue, je vous ai fait peur? Je ne le voulais pas, j'ai voulu tout simplement attrapper la porte avant qu'elle ne se ferme et que je n'aille à fouiller dans mon sac sur le trottoir. À cette heure, rien n'est sûr sur ce coin. Ne trouvez-vous pas ?

Geneviève balbutia et s'avança, complètement éblouie par ses yeux. Elle aimait tout d'elle. La femme qu'elle avait tant recherché était là, près d'elle et elle ne faisait que gaffer comme une adolescente devant son prince charmant ! Geneviève avait toujours refusé de mettre une étiquette à la femme qui deviendrait sienne. Chaque fille qu'elle avait fréquenté était différente. Y'en avaient des petites minces, des grandes fortes, des filles aux cheveux rasés d'autres très longs et bouclés, mais chacune dégageait tant de sensualité et de vigueur. Ces femmes étaient elles-mêmes et offraient une force qui brutalisait Geneviève. L'inconnue en face d'elle étaient de celle-là. Geneviève en était convaincue.

STOP

Tout cela, c'était avant qu'elle se souviennent que Germain avait un cellulaire et qu'elle devait lui parler !!
Merde ! se dit-elle comment remettre le coup à Germain qui s'est faufiller derrière moi au lieu de venir me rejoindre !! Il a dû bien rigoler en tournant le coin de la rue. Il croyait peut-être que je ne l'avais pas vu? Bien si oui, il a oublié que le seuil de la porte en sortant des Presses est profond ...
Heille pour qui il me prend ce vieux snock!

Que Tante Bébeth ait les yeux bleus outremarins c'est un tournant qui avait pris Geneviève de vitesse, elle avait l'intention de mettre un peu de piquant dans l'histoire solitaire de Germain : des Pingouins. Plus que cela, puisque Geneviève a pour préférence Les Pine gouines.
Ce cadeau sera certes piquant, car bientôt ce sera l'anniversaire de Germain et elle lui a acheté deux pingouins en forme de broche pour l'accrocher à son veston. Par contre, pensa t-elle, il lui faudra gagner son petit cadeau.

L'inconnue au chandail noir la regarda toute éberluée de la tournure de sa relation avec son personnage.
Bon, excusez-moi, je dois prendre des sous dans le guichet !!!

Oups ! c'est vrai moi aussi. Rétorqua Geneviève. Au fait, vous vous nommez comment ?

Monia répondit l'inconnue.

Les deux femmes étaient côte à côte, chacune à un guichet distinct, dans le hall de la banque. Lorsqu'elle eu terminé, elle jeta un coup d'oeil à la silhouette de Monia et trouva qu'elle avait une drôle de posture. Geneviève poussa la porte et ...





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Courir vers son destin

Envoyé par Lexilé en date du 22 août 1998 à 01h25 en réponse à Si par un soir d'été une voyageuse ... (reçu de Atropos le 19 août 1998 à 15h27).
se retourna vers Monia.

-- Je ne suis pas du genre racolleuse dans la rue, mais tu me diras si je me fais des idées... J'ai pas le goût de passer à côté... du plaisir, du bonheur, de l'AMour, de ce que tu voudras, mais j'ai peur de ... te perdre de vue...

-- Où tu vas comme ça... Tu m'as l'air pressé, lui dit Monia en la regardant avec une petite moue..

--Ce serait trop compliqué..J'ai un coup de fil à passer, tu viens?

Monia soulève une épaule et rétorque

--On a tout à gagner,Belle!
-- Viens! Viens! -et Geneviève de lui prendre la main et de l'entrainer vers le Poivre et sel pour trouver un téléphone et rejoindre Germain. Elle le rejoint sans problème, lui fait préciser son point de chute et tout en plongeant son propre regard dans les magnifiques yeux de Monia, ajoute -- Et surtout, surtout fais attention aux gens aux yeux bleu outremarins! Puis replacant le récepteur, déposa un léger baiser, à peine effleurer, sur les lèvres lisses et humides de Monia.
-- Allez viens, Monia! et Geneviève l'entraine derrière elle dans leur aventure, celle qu'elles allaient bâtir ensemble.


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Courir pour sortir du Second Cup

Envoyé par Bulle en date du 22 août 1998 à 10h55 en réponse à Courir vers son destin (reçu de Lexilé le 22 août 1998 à 01h25).
Rendu au Second Cup, Geneviève avait bien vu que Germain et Tante Bébeth…. Et dans les toilettes! Avait-elle le goût de rester plus longtemps ?
La présence de Monia l'érotisait. Elle sentit Monia qui l'entraîna doucement vers la porte.

Elle se retourna espérant voir Germain, espérant que Germain soit complice de ce bonheur peut-être passager mais tellement intense qu'elle osait à peine regarder Monia, de peur qu'elle disparaisse, qu'elle s'évapore. Ah! Si Agathe était là ! Transportée par l'émotion, l'envie soudaine lui prit de partir à courir, de sortir du Second Cup et de crier à tout le monde:
"Tante Bébeth fait lé toélette !!!" mais que penserait Monia ? Elle retint son émotion.
Elle regarda l'ancienne serveuse du Cristal qui marmonnait toute seule comme d'habitude derrière un maquillage non seulement abondant mais cheap et qui surveillait la porte des toilettes pis son ticket pour un café gratisse. Elle la trouvait presque belle, ce soir, dans son vieux latex usé.

Germain finit par sortir des toilettes, lui qui est d'un naturel gêné, il était tout simplement rouge comme une tomate, essayant de prendre une démarche naturelle. Il se dirigea comme un zombie vers la place qu'il occupait, fit un sourire à la vieille latexée qui le regardait la lèvre pincée, le sourcil froncé et le regard réprobateur (ou plutôt jaloux)… Elle fixait sa ceinture tout en le regardant. Germain baissa les yeux et vit alors une bébelle en paparloune de léopard mauve et lilas qui dépassait de son jeans.

Et c'est alors que l'on entendit un grand cri venant de la toilette qu'occupait encore tante Bébeth….


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Oncle Mo entre en scène

Envoyé par Lexilé en date du 23 août 1998 à 21h44 en réponse à Courir pour sortir du Second Cup (reçu de Bulle le 22 août 1998 à 10h55).
Soudain Tante Bébeth déboule littérallement au milieu du coin salon après avoir reçu un grand coup de pied au... bas du dos!

--Ayoeh! Mo! Que c'est que tu fais là? Viarge! Tu m'a fait mal, mon animal! s'écrie Tante Bébeth en se retrouvant, toute bête, face à face avec son homme.

--L'animal icitte à soir, c'est toé, ma caliboire de chatte en chaleur!

Bébeth réalisa soudain que comme entendu, après son tournois de grosses quilles, Mo était venu la rejoindre au Second Cup pour accompagner la Duchesse à son Entrepeau. En entrant, Mo avait surpris sa dulcinée se dirigeant vers les toilettes et Germain qui la suivait avec empressement. Il s'appuya sur une des petites tables qui occupent l'avant du café, bien à l'abri du regard de la Duchesse qui s'énervait pour camoufler les frasques de sa tante aux employés du café. Voyant la scène et notre ami Germain revenir avec le visage couleur pivoine sanguine, Mo avait tout compris en un clin d'oeil. Sa Bébeth avait fait des siennes. Se glissant rapidement derrière la Duchesse trop occupée à son jeu de diversion, il s'était posté dans un racoin, derrière des caisses de café en grains pour trapper la bête en chaleur. Sa Bête! La surprise fut complète pour la Bébeth et le pied de Mo bien placé...

-- T'as-tu gagné au moins? Ça a fini ben de bonheur? demande la Duchesse à son Oncle Mo en tentant une xième manoeuvre de diversion en cette chaude soirée.

--Toé la Duchesse, compte pas su' nous autres pour partir ta vente de shooters à soir. On rentre à maison, j'ai le goût de jaser avec ta tante. Tu comprends ça?-- lance violemment Mo à la perruque encore toute de travers de sa jeune amie.

-- Mo! Tu peux pas me faire ça! crie tante Bébeth!

--J'vas me gêner! Hey! J'vas me gêner... Envoye à maison, ma calvince...et liant le geste à l'injonction, il la pousse avec détermination hors du café, sans que personne n'ait le temps, ou le goût d'intervenir auprès de Mo. Le mec était du genre frigidaire Roy 1956, assez court mais fort large, avec des batoués style Larousse illustré.

Voyant le format du cocufié, Germain avait eu un instant de panique, mais le cornu n'avait même pas songé, apparemment, à faire un mauvais sort au séducteur, sans doute parce que la tante Bébeth n'en était pas à ses premières frasques. Pour a part, la Duchesse semblait médusée, ne comprenant pas d'où pouvait bien sortir Mo. Geneviève, elle, pris la main de son copain comme pour le rassurer, le convaincre que tout danger était écarté.

--Germain, j'aimerais te présenter Monia, une amie..., enfin, peut-être un peu plus d'ici peu, enfin j'espère.. dit-elle un peu gêné, selon son habitutde, en se tournant vers sa nouvelle amie...(À suivre)



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-Achetez des roses!!!

Envoyé par trab en date du 24 août 1998 à 11h16 en réponse à Oncle Mo entre en scène (reçu de Lexilé le 23 août 1998 à 21h44).
Geneviève poursuit:
-Quelques minutes à peine, je n'avais jamais vu les yeux de Monia. Je ne peux plus imaginer ma vie sans elle.
Monia donna un tendre baiser au cou de Geneviève.
-Pourquoi, mais pourquoi alors dois-je me méfier des yeux bleus?
Geneviève regarda Monia. S'il-vous plaît Monia, laisse nous quelques instants, j'aimerais parler à mon ami.
Dès qu'ils furent seuls, Geneviève s'approcha de l'oreille de Germain.
-Tu te souviens, demanda-t-elle, de notre bal de finissants? Tous ce que nous avions prédit se réalise... Tout à commencé ce soir. Nul besoin de te rappeler comment tout cela va se terminer... Il faut prévenir Agathe, il est déjà trop tard pour nous deux, mais peut-être qu'on peut encore la sauver...
Germain éclata de rire.
-Bien voyons donc! Tu as toujours aimé ça te raconter des peurs! Penses-tu réellement que nos petits jeux d'adolescents, et nos petis serments peuvent revenir aujourd'hui? Coudonc, c'était rien que des petits jeux innocents d'enfants qui se racontent des peurs autour d'un feu de camp!
Le visage de Geneviève se durcit, très en colère elle poursuivit:
-Eh bien, tu vas peut-être me dire que c'est un hasard si tu es disparu quelques instants dans la salle de bain avec cette femme tout-à-l'heure? Tu étais peut-être maître de tes agissements? Tu vas peut-être prétendre que c'est dans tes habitudes de faire ça? Et puis elle, (geneviève pointe UGGETT!!), tu vas peut-être me dire que tu ne la reconnaîs pas? Tu vas peut-être me dire qu'elle est ici par hasard?
Geneviève baisse les yeux:
-Tu me crois maintenant lorque je te dis qu'il faut prévenir Agathe?

Germain est pensif. Il regarde Geneviève sans dire un mot. Monia discute avec Rosalie (bin oui, l'ancienne co-loc de Pignon sur Rue).

On entend des bruis à l'extérieur, la Duchesse crie:"plaisir d'amour, schnapps aux pêches au melond'eau et au jello aux framboises... goldsclager, 40% d'alcool à seulement deux dollars soixante-quinze..."

Et puis, monsieur Rosa entre dans le Second Cup, il s'approche de Germain:"Achetez des roses pour la belle fille..."
Germain répond prompement:
-Écoute bin toué, ça fait dix ans que tu m'offre des maudites roses 40 fois par jour, pis j't'en ai jamais acheté. Bin j'en achèterai pas plus à soir... Surtout pas à une lesbienne psychopathe!"

UGGETT!! Intervient:
-Ca, c'est parler! Puis, elle donne un coup de poing sur la table.

-Je t'aurai prévenu! Dit Geneviève en s'éloignant. Elle prend la main de Monia et sort de l'endroit avec elle.


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Dé rozzz pour Ahathe ....

Envoyé par Bulle en date du 25 août 1998 à 12h48 en réponse à -Achetez des roses!!! (reçu de trab le 24 août 1998 à 11h16).
Ouf! Enfin sorti de cet endroit. Dieu qu'il y a de l'action certain soir dans ces petits endroits!
Rendu sur le trottoir, elle s'arrête un instant. Elle est encore toute bouleversée de sa conversation avec Germain. Elle observe Mo, en train de nettoyer ses beaux souliers de suède gris perle en maugréant (pour ne pas dire en jurant de toutes ses forces). Une matière visqueuse et odorante recouvre le dessus du pied coupable. Tante Bébeth se souvient pour sa part de la distributrice à savon qui lui coulait dans le bas du dos à un rythme que Germain contrôlait gauchement mais agéablement. D'expliquer ça à Mo serait vraiment de courir après le trouble. Donc elle garde une silence monastique devant cette scène qui ne semble pas lui déplaire. Monsieur Rosa sort du petit café à son tour. Rendu à la hauteur de Mo : " dé peutittt rôôzzz pour la belll dammmm "…. Monia et Geneviève sont complètement éberluées devant le débit verbal de Mo et surtout par le contenu plutôt vulgaire et agressif. Elles décident donc de quitter les lieux, ne voulant pas être témoin d'une scène qui fera sûrement la une du journal de Mtl le lendemain …

Pendant ce temps Agathe, est bien assise à la terrasse du Diétrich, rue St-Denis. Elle sent bien que tous les regards de la gente féminine sont littéralement dirigés vers ses puissant mollets bronzés que Germain et Geneviève ont si généreusement sifflés tantôt. Elle sourit en pensant à l'histoire qu'elle leur a montée de toute pièce. Une randonnée en bicyclette du coté de Vaudreuil-Soulanges…. ç'aurait été plus juste de dire une randonnée pour aller se vautrer chez Solange mais enfin… Elle avait eu envie de se retrouver seule sans avoir à s'expliquer avec ses deux amis.

Et là, assise au Diétrich, elle se remémore calmement ses amours passés. Il y avait bien eu Claire-Andrée avec qui elle s'était bien sentie et son départ l'avait quand même affecté mais en général, elle était toujours restée maitresse de sa vie et de ses amours. C'est toujours elle qui avait quitté ses conjointes. Combien de filles avaient pleuré pour elle …? Mieux valait oublié ça, pour l'instant elle était seule et l'appréciait. Personne ne lui ferait de crise quand elle arriverait chez elle, c'est quand même appréciable. Elle avait bien quelques amantes, dont Solange, qui appréciaient sa présence et ne lui reprochaient pas ses absences. Il y avait bien aussi des amies, dont Angèle et Jeffrette, ses deux copines gouines comme elle se plaisait à les appeler. Enfin, pour l'instant, c'était parfait. Elle se sentait en paix avec elle-même.

Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et vraiment ses mollets étaient très convoités. Son mollet et sa cuisse, avouons le et… (restons dans la décence) et… de voir tous ces lèvres pendantes et ces langues salivantes, ces fronts perlés de sueur, ces mains tremblantes, ces prothèses dentaires claquantes, ces regards ébahis voilées de larmes… la rassurait sur ses possibilités d'aventure et qui sait ? Elle était en général très fière de son corps… de ce qu'elle dégageait …. Et ce soir ….
Mais tout a coup, une femme, d'allure assez forte, sortit en trombe du bar et se dirigea vers elle sans hésitation. D'instinct et d'adrénaline, Agathe se redressa vivement, prête à une attaque vu l'allure décidée et le regard plutôt colérique de l'inconnue. Elle eut à peine le temps de remarquer la couleur d'un bleu outre-marin ... qui lui rappela une ancienne rencontre ....

" Eille toué! J'te regarde par la fenêtre depuis tantôt… tu s'rais pas une amie de Violaine ? "

…..


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Zé voué plou rien

Envoyé par Catou en date du 25 août 1998 à 16h42 en réponse à Dé rozzz pour Ahathe .... (reçu de Bulle le 25 août 1998 à 12h48).
Non, non , non, je ne vais intervenir dans l'histoire. Mais je la suis là... derrière le comptoir. Vous m'avez pas vu? Pas pire comme déguisement.

N'empêche que là, je ne vous verrai plus si l'histoire est pour se continuer jusqu'à la mi-septembre!

Je pense que ce serait une bonne idée de recommencer en haut avec un nouveau message.

Tiens, je vais faire l'amorce.

ALLEZ VOIR EN HAUT

LE JEU MYSTÉRIEUX (TOME 2)

Cat.


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Mon texte

Envoyé par Atropos en date du 16 août 1998 à 20h57 en réponse à la suite pour vrai du cadavre exquis (reçu de Atropos le 16 août 1998 à 20h35).
c'est la suite #1

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