Deux nouveaux romans inspirés de l'ère sida

Envoyé par Catou en date du 09 janvier 2017 à 10h46

André Roy  publie dans Fugues un compte-rendu d'un roman inspiré de la terrible période des années SIDA

  • N’essuie jamais de larmes sans gants / Jonas Gardell, traduit du suédois par Jean-Baptiste Coursaud et Lena Grumbach, Montfort-en-Chalosse, Gaïa Éditions, 2016, 591 p.

La capitale de la Suède avec son presque million d’habitants, son hiver, son été bref, ressemble sous plusieurs aspects à Montréal. Et le roman du sida que raconte Jonas Gardell, N’essuie jamais de larmes sans gants, pourrait facilement se situer à Montréal tant on trouve des correspondances entre les histoires des homosexuels qui y sont racontées, leur mode de vie et l’apparition du sida et ses catastrophes et ce qu’ont vécu ici les gais.

N’ESSUIE JAMAIS DE LARMES SANS GANTS DE JONAS GARDELLCe roman douloureux, sensible, bouleversant, a connu un énorme succès dans son pays (près de 500 000 exemplaires vendus). Avec ses 591 pages, c’est un livre incontournable pour connaître en profondeur et avec émotion la condition des homosexuels dans les années 1980, leurs luttes et la terrible maladie, l’implacable syndrome qui va décimer une grande partie de la communauté (une personne sur quatre). Je défie quiconque de ne pas être insensible, de ne pas même pleurer en lisant l’histoire des deux jeunes hommes suédois dans la vingtaine sur lesquels repose principalement le récit de Jonas Gardell. À travers leur destin à la fois individuel et commun, le lecteur vivra dix ans de leur vie, folle, tragique, triste et belle.
 
Une infirmière et une assistante entrent dans une chambre où un jeune homme repose, amaigri et marqué par le sarcome de Kaposi. Les deux femmes s’occupent de changer son pansement. L’une d’elles enlève son gant et essuie une larme qui coule sur le visage du garçon. 
 
Sa collègue la réprimande alors : « Si tu veux essuyer des larmes, tu dois porter des gants. » C’est ainsi que débute le roman dont l’auteur rappelle que c’est une histoire qui s’est réellement passée et que l’écrire relevait d’un devoir de mémoire. Inspirée par la vie de Jonas Gardell, elle est divisée en trois larges chapitres intitulés respectivement « L’amour », « La maladie » et « La mort », titres programmatiques s’il en est. Le romancier y décrit, avec force détails, le monde gai suédois durant la décennie où se sont étendus le sida et ses ravages meurtriers.
 
Durant ces années du désastre, on suit Rasmus et Benjamin et leurs amis proches. On est au début de 1982 quand Rasmus quitte, à dix-huit ans, sa campagne, le Värmlang, fuyant son village où durant sa jeunesse il a été battu par ses camarades de classe. Il cache encore à ses parents ses « tendances », comme on disait à l’époque. Il rencontrera Paul, qui a 30 ans, et qui, comme une mère poule, protège les nouveaux arrivants de la capitale qui, eux aussi, ont quitté leur région. Rasmus rencontrera chez Paul, lors d’une fête de Noël –Paul en organise une chaque année –, Benjamin, de la banlieue de Stockholm, un Témoin de Jéhovah. Ils tomberont amoureux. Rasmus multiplie les rencontre sexuelles; Benjamin est plus réservé.
 
Comme les homosexuels de l’époque, on fréquente les boîtes, les gares, les parcs et leurs buissons; on lutte aussi. Mais ce temps de paix bienheureux et d’une liberté tous azimuts est envahi sournoisement par la guerre, celle que mène « la peste gaie » comme on la nommera. On ne sait pas encore ce qu’on a; on ne sait pas comment soigner. De jeunes hommes tombent malades, maigrissent, ont des taches bizarres sur la peau, ont des pneumonies et meurent presque tous dans d’affreuses souffrances. Ceux qui veulent éviter cette mort terrible font comme Bengt, le beau Bengt, qui se destinait au théâtre, ils se suicident. Ce qui s’annonçait comme le paradis sur terre pour les gais s’avère un enfer. Les parents répudient leur fils, qui meurt abandonné à l’hôpital. Des sept garçons qui se réunissent dans l’appartement de Paul pour fêter, il n’en reste, dix ans plus tard, que deux : Benjamin et Seppo (d’origine finlandaise). Ça été une décennie de désastre humain.
 

Lire la suite sur Fugues.


Toujours dans Fugues, Benoit Migneault publie dans Fugues un compte-rendu d'un livre intiulé Je ne veux plus cacher mes larmes.

 

Je ne veux plus cacher mes larmesDiagnostiqué séropositif en 1989, Marc Barthel ne survécut pas longtemps à cette annonce puisqu’il s’est éteint le 19 octobre 1991, quelque deux ans plus tard. Artiste présent sur les scènes émergentes françaises, il s’était attelé à la rédaction d’un journal, de textes poétiques et à la création de nombreuses œuvres graphiques.

Vingt-cinq ans plus tard, Marc Bartel et Emmanuel Thibault se sont attelés à la tâche monumentale de rendre justice à l’artiste en l’inscrivant au cœur d’un parcours initiatique où s’enchâssent non seulement les textes et les œuvres graphiques de celui-ci, mais également leurs siennes propres.  Une vision troublante et brutale s’en dégage, symptomatique d’une période où l’espoir était souvent perçu comme délétère et sans appel. « Ce soir encore, je me déshabillerai en tremblant, / Je me convaincrai que je ne suis pas seul, / J’y croirai presque, je ferai semblant, / Je me mettrai à nu, du côté de mes rêves. / Alors viendra un homme, du velours dans le regard, / Du soleil dans le sourire, tout permis dans ses gestes. / Et mon corps se souviendra de sa gloire ternie / Et moi je saurai que tout n’est pas fini.

 

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