Roman posthume de Jean Basile

Envoyé par Catou en date du 09 janvier 2017 à 10h27

Benoit Migneault publie dans Fugues un compte-rendu d'un roman inédit de Jean-Basile édité chez Fides.

Une véritable légende entoure cet ouvrage. Son auteur, en premier lieu, puisqu’il s’agit de nul autre que Jean Basile, journaliste au Devoir, dans les années 60, puis fondateur de la célèbre revue contre-culturelle Mainmise dans les années 70. Il fut également l’un des premiers auteurs québécois à intégrer des personnages gais ainsi que la métropole dans la trame narrative de ses œuvres. Bref, un monument !

En deuxième lieu, il faut évoquer l’importance du travail amorcé. C’est en 1984 qu’il se lance dans la rédaction de cette œuvre dite définitive : un pavé de plus de 3 000 pages. Il abandonne cependant le projet en 1987 et s’éteint en 1992, le roman oublié au fond d’un tiroir.

 
En dernier lieu, son sujet qui gravite autour de quatre hommes gais au sein d’un Montréal et d’un Québec à l’aube de sa Révolution tranquille : un jeune caissier (Isabel Müller), un journaliste au Devoir (Julien Perrot), un revendeur de drogue et un peintre qui vit pauvrement sur la rue Marquette (Marcellin Gastineau). Il faut, par ailleurs, souligner que Montréal constitue sans doute le cinquième mousquetaire de ce quatuor tant l’auteur la mentionne et la décrit abondamment.
 
Le récit débute en 1957 et vient se terminer en plein cœur des années 60 et du mouvement Flower Power. Une période où régnait supposément l’amour libre, mais où une réprobation galopante régnait toujours à l’endroit de ce qu’on appelait les « invertis ».
 
Jean Basile agit à titre de biographe officiel de nos quatre protagonistes, si différents les uns des autres tant par leurs origines, et leurs conditions que par la trajectoire qu’ils empruntent. Bien que le roman cesse sur un point de suspension, là même où l’auteur l’avait abandonné, il s’agit d’un ouvrage majeur de 800 pages, qui frappe par sa forme, sa minutie et sa fulgurance, qui nous fait pénétrer de plain-pied dans un univers à la fois semblable et profondément différent du nôtre. Le regard que l’on peut ainsi poser sur un passé, qui était relativement récent lors de sa rédaction, est remarquable de clarté et constitue presque une capsule temporelle au regard des lieux et de la psychologie de cette époque.
 
À noter qu’en l’honneur de cette publication inattendue et inespérée, les Éditions Fidès rééditent également, en format de poche La jument des Mongols, premier opus de la trilogie des Mongols.  
 

Me déshabiller n’a jamais été une tâche facile / Jean Basile. Montréal : Fidès, 2016. 780p.

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