Lisez-moi !

Envoyé par Gayguy en date du 01 mai 2005

(source "http://www.jp.playstation.com/jacket/m/bbba3645.jpg")

Salut !
Je ne me nommerai pas parce que j’aimerais garder un certain anonymat, mais je vous parler de moi quand même. J’ai 17 ans et je termine mon secondaire 5. Je suis homosexuel et je me sentais seul depuis un bon bout de temps. Alors j’ai décidé d’aller sur Internet pour voir s’il n’y avait pas des sites où je pouvais échanger avec des personnes comme moi, homosexuelles. Quand j’ai vu cette page personnelle, je me suis dit que c’était peut-être un bon endroit où commencer… je cherche pas un genre de personne en particulier… mais de toute façon, c’est pas moi qui décide qui va m’écrire. Enfin, bon. Je recherche de la compagnie. Alors j’aimerais bien si on pouvait me répondre. Je ne sais pas si je suis sur le bon site pour ça, mais au pire, j’aurai qu’à aller voir ailleurs.
Alors… qui suis-je ? Je suis un gars assez sensible. Je suis assez altruiste, disons que je me soucie beaucoup des autres. J’ai peur, souvent de blesser les gens et je pèse mes gestes et mes paroles avant de faire une bêtise. Parfois, ça m’arrive de me négliger à cause de ça. Mais enfin, c’est un point sur lequel j’ai à travailler. Je suis quelqu’un de réfléchi. Je calcule souvent les possibilités d’échec ou je me demande si je vais réussir avant d’entreprendre une action. C’est bien de ne pas tout le temps foncer sans se soucier des conséquences, mais parfois il faut essayer et arrêter d’angoisser. Disons que je ne suis pas impulsif. Ça a ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Je suis quelqu’un d’expressif et j’ai besoin de m’exprimer. J’ai fait du théâtre à l’école pendant une couple d’années et je dois dire que j’aime assez ça. Parce que le théâtre, c’est l’art de l’expression. Les mimiques, la gestuelle, le langage non-verbal… moi, j’ai besoin de m’affirmer et de dire ce que je pense. Et quand je ne le fais pas, ça me fait pas du bien. Je suis quelqu’un de passionné. Je fais les choses ou je ne les fais pas. Je suis perfectionniste. Quand je fais quelque chose, je veux que ce soit bien fait. Avec moi, c’est tout ou rien ! Je crois que j’ai un côté artiste… j’aime bien chanter ( ça donne pas toujours quelque chose d’harmonieux… ;), danser ( C’est-à-dire sauter un peu partout avec le rythme de la musique. ), jouer de la musique, écrire et ça m’arrive aussi de dessiner, à mes heures. J’ai beaucoup d’imagination. Oui… on peut dire que j’ai l’imagination fertile. J’aime bien lire des histoires, dans des livres, ou en voir, à la télé ou au cinéma. J’aime bien apprendre et j’ai des notes assez bonnes à l’école. J’apprends des personnes qui m’entourent et aussi de mes situations de vie. Je suis quelqu’un de philosophique parfois. Ça m’arrive, oui. Je cherche tout le temps le sens de ce qui m’arrive, le pourquoi, ce que ça m’apporte. Je pense beaucoup. Même trop parfois. Avant d’agir. Ce que j’aime dans la vie… les chats, les animaux en général, aussi. J’aime bien me retrouver dans la nature, à l’occasion. Aller dans la montagne. Être avec mes amis. L’ordre. Je suis quelqu’un de rangé et j’aime bien que tout soit à sa place. Ça fait plus propre, ça fait plus beau. Comme valeurs, je prône le respect ( des différences ), la vérité, la liberté. La communication. Et l’amour. L’amour occupe une grande place dans ma vie. J’aime bien les bandes dessinées japonaises ( manga ), quelques-unes en particulier. Bon… je me demande si j’ai tout dit. J’aime bien écrire ce que je vis, dans un journal ou bien à mes amis.
J’aimerais bien vous parler de mon expérience face à mon homosexualité. Je me suis découvert gay vers le début du secondaire. J’étais attiré par les autres gars. Pour moi, c’était normal. Mais je ne voulais pas voir que j’étais différent des autres. Je me convainquais que c’était une passe. J’avais en tête que j’étais aux filles. Mais je ne ressentais pas du tout la même chose pour elles. J’ai sorti avec deux filles. Mais j’avais pas l’impression que ça changeait de quoi. Je ne ressentais rien de plus pour ces filles-là. Mais je pensais que c’était normal. J’étais pas encore tombé amoureux. De toute façon, m’avouer que j’étais gay était bien plus difficile. J’aurais eu peur de me faire niaiser, de faire rire de moi. C’était plus facile de me dire que j’étais comme les autres. Mais ça ne me rendait pas heureux. Je ne m’acceptais pas. Je ne m’aimais pas. J’ai eu beaucoup de difficulté avec l’acceptation de soi au début de mon secondaire. Je crois que je recherchais de la reconnaissance chez les autres parce que je n’étais pas capable de me valoriser moi-même. Je n’étais pas moi-même. J’avais peur de dire ce que je pensais. Je ne m’exprimais pas. Je ravalais tout. Et je fonctionnais. J’allais à l’école, j’avais les meilleures notes, mais mon côté social était
médiocre. J’ai eu peur que ça soit écrit dans mon front que les gars m’attiraient. Je faisais attention à comment je parlais, à comment je marchais. En secondaire 3, je suis tombé amoureux
de mon meilleur ami. J’étais mal à l’aise avec ça. Je voulais souvent être avec lui. Je lui parlais souvent de mon homosexualité. Il l’a assez bien pris. Mais je me suis rendu compte que je voulais plus que parler avec lui. Je voulais lui dire que je l’aimais, je voulais avoir une relation avec lui. Mais je savais bien qu’il était hétéro. Ça m’a pris longtemps avant de le lâcher, de réaliser que je ne pouvais pas lui demander de m’aimer. Que je ne pouvais pas le serrer dans mes bras. Ça a été une passe difficile. Je ne parlais pas beaucoup. J’étais toujours déprimé. Je ravalais. Je ne faisais pas attention à moi. Ça a duré un bout. J’avais mal quand je le voyais. J’étais mal à l’aise. Je voulais être plus près de lui, alors qu’il me semblait si loin. Avec le temps, j’ai réalisé que ça ne donnait rien de rester dans cet état-là. J’ai décidé de parler, de me confier. Et j’ai constaté que le gars que j’aimais était pas si bien que ça. Il était pas bien avec sa personne. Et il était hypocrite. Il était pas le même avec ses amis et avec moi. Après ma 3e et 4e secondaire, je me suis rendu compte que je ne m’occupais pas de moi et que c’était ça, en gros le problème. À l’école, c’était pas toujours évident. Les élèves à l’école sont assez méchants dans leurs propos face aux gays. Tout ce qui est laid ou con, ils disent « C’est gay ! » . Moi, ça venait me chercher, parce que ça me rejoignait. J’avais le goût de leur dire qu’ils ne savaient pas ce qu’ils disaient. Et c’est vrai. Ils jugent sans connaître. Ils pensent que les homosexuels sont des obsédés sexuels. C’est pas vrai. C’est seulement une partie de nous, la sexualité, qu’on soit homosexuel ou hétérosexuel. On n’est pas QUE ça. Mais je me taisais. Je me suis jamais vraiment fait traiter de fif. Mais j’ai jamais rien fait pour que ça se sache non plus. Ça me fait chier de ne pas toujours pouvoir m’affirmer et dire ce que je pense. Enfin, j’ai évolué depuis ce temps-là. Je prends plus soin de moi. Je me sens mieux. Avec mon premier amour, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’accepter. Je pensais que c’était ma faute si ça ne fonctionnait pas. Je m’en voulais d’être homosexuel. Je me disais que c’était à cause de ça que Chôzbine ( Mon 1er amour. Je lui ai donné un nom fictif. ) ne m’aimait pas. C’est faux. Maintenant, je ne m’en veux plus d’être gay. Je suis comme ça. C’est pas mon choix, c’est en moi. C’est un désir. Et si je ne le comble pas, je ne serai pas heureux. C’est pas mal. Cette année, je rencontre une autre difficulté. Je pensais que je ne réussirais jamais à trouver un gars mieux que Chôzbine. C’était faux de penser ça. Cette année, je suis retombé amoureux d’un autre gars, bien mieux que le 1er. Il est super gentil. Il est super beau aussi ( Bien sûr. ). Je ne l’avais pas vraiment jamais remarqué jusqu’à cette année. Et j’étais curieux de le connaître. J’ai commencé à lui écrire, à lui demander s’il voulait être mon ami. Et je me suis mis à l’aimer plus fort qu’un simple ami. Mais il m’a dit qu’il ne partageait pas mes sentiments. J’ai eu beaucoup de peine. Et j’en ai encore beaucoup. Ça fait peu de temps que je me rends compte qu’entre lui et moi, il n’y aura jamais de relation amoureuse possible. Par contre, il a l’air de vouloir être mon ami. Mais rien que mon ami. J’ai eu peur qu’il me rejette quand je lui ai dis que j’étais homosexuel, dans mes lettres que je lui donnais. Mais j’ai un soupçon sur son orientation sexuelle. Je crois qu’il est comme moi. Je suis un peu découragé parce que j’ai hâte d’avoir un chum. Mais je crois que je vais passer au travers quand même. Dans mon entourage, pas mal tout le monde sait que je suis gay. Ma famille. Mes amis. Ils l’ont tous assez bien pris. Et quand je regarde ça, je me compte chanceux. Ne pas se faire accepter par ceux qu’on aime, ça doit faire mal. Parce qu’on est différent. Mais je considère que l’homosexualité est une différence comme les autres. Et que c’est pas plus grave que la couleur des yeux, de la peau, des cheveux.
Bla bla bla… ouin, je parle beaucoup. Après avoir fait ce témoignage, j’espère avoir de vos réactions… aa et si vous avez le goût de correspondre avec moi, je me cherche quelqu’un de mon âge. Pour partager… pour jaser.

Gay, and proud to be it !
(: Gayguy :)


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