Situation des minorités sexuelles

Histoire des droits des homosexuels au Canada

Première campagne publicitaire de Gai écoute, en 1997 Première campagne publicitaire de Gai écoute, en 1997.

Si les homosexuels ont obtenu depuis peu l'égalité juridique au Québec et au Canada, c'est après un lourd passé de répression et de discrimination. Les paragraphes qui suivent, extraits de l'entrée Histoire des droits des homosexuels au Canada de Wikipedia en donnent la mesure.

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Avant 1969, les tribunaux considèrent l’homosexualité comme un acte de grossière indécence, passible de poursuites et de condamnation criminelle. Les homosexuels sont alors victimes de la répression policière, ecclésiastique et populaire; l’église considère les homosexuels comme des pécheurs, la médecine comme des malades mentaux et la loi comme des criminels. Les condamnés peuvent être emprisonnés pour une période de cinq ans. Cette répression force les homosexuels canadiens à vivre dans la clandestinité.

Le 14 mai 1969, le gouvernement Trudeau réforme le Code criminel du Canada et décriminalise les actes homosexuels en présentant le Bill omnibus. Bien que le Bill omnibus de Trudeau décriminalise l’homosexualité, le quotidien des homosexuels demeure difficile au Québec et au Canada. Jusqu’au milieu des années 1970, l’homosexualité est considérée comme une maladie mentale au sein de la communauté médicale. Jusqu’alors, la thérapie par électrochocsinsuline et lobotomie était préconisée par les psychiatres.

En 1971, le Front de libération homosexuel (FLH) est le premier regroupement gai du Canada. Le mouvement est né après une descente policière dans un bar des États-Unis, le Stone Wall Inn, où se déroula l’une des plus grandes émeutes en Amérique entre gais et policiers. Au Canada, le Front de libération homosexuel ne dure qu’un an, victime de la répression policière.

En 1975, le Parti québécois (PQ) tente de faire adopter un article interdisant la discrimination des homosexuels dans la première version de la Charte des droits et libertés. Le Parti libéral du Québec refuse.

Le soir du 21 octobre 1977, vers 23 heures, des policiers de Montréal, munis de gilet pare-balles et de mitrailleuses, effectuent la plus grosse descente jamais effectuée dans un bar. Plus de 145 clients du bar TruXX sont arrêtés et accusés. Le lendemain des arrestations, plus de deux mille personnes manifestent spontanément dans les rues du centre-ville de Montréal.

Jusqu’en 1977, Citoyenneté et Immigration Canada refuse toujours l’accès au territoire canadien à tout homosexuel déclaré.

En décembre 1977, pour la première fois en Amérique, le ministre de la justice québécois fait adopter un amendement à la Charte des droits et libertés, interdisant toute forme de discrimination sur la base de l’orientation sexuelle.

Le 20 juin 1996, le projet C 33, qui ajoute l'orientation sexuelle au Canadian Human Rights Act parmi les motifs de discrimination interdits, est approuvé. En 1999, une décision de la Cour suprême du Canada fait en sorte que les couples homosexuels soient inclus dans les unions de fait. En juin 2002, le gouvernement du PQ fait adopter la loi sur les unions civiles, un substitut de mariage pour les homosexuels.

Dans plusieurs provinces canadiennes, le mariage entre conjoints de même sexe fut légalisé à la suite de procès dans lesquels les juges ont déterminé que la loi existante sur le mariage (le limitant aux couples hétérosexuels) était anticonstitutionnelle. Le 20 juillet 2005, le Canada légalise le mariage homosexuel en adoptant la Loi sur le mariage civil, ce qui change la situation dans 4 des 13 juridictions canadiennes, les 9 autres l'ayant déjà accepté par procédures judiciaires.
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Le dossier noir de la chasse aux homosexuels dans l'armée canadienne

À partir des années 1950 et jusqu’à la fin des années 1990, des milliers de personnes ont en effet été espionnées et des centaines, voire des milliers, ont vu leur carrière et moyen de substance entièrement détruits. Dans les années 1960 par exemple, la GRC a dressé une liste de plus de 9 000 homosexuels présumés dans la région d’Ottawa. Au cours de cette même décennie, elle a utilisé des fonds de recherche fédéraux pour concevoir un dispositif appelé « trieuse à fruit » (« fruit machine ») afin de démasquer les homosexuels. Toute personne reconnue comme homosexuel « confirmé » perdait alors son emploi et sa cote de sécurité. Des personnes ont été espionnées, suivies, interrogées et démises de leurs fonctions. Lire le dossier.

L'homosexualité et les communautés arabes

Dans les pays arabo-musulmans, l'homosexualité; est un délit. Dans certains pays, c'est un crime passible de peines de prison, de châtiments corporels, voire de peine mort. Plutôt que de vivre leur vie en secret, certains homosexuels choisissent de quitter leur pays. En 2012, le Canada a reçu près de 2 000 demandes d'asile provenant d'homosexuels qui désiraient fuir leur pays. Mais même ici, les communautés arabes entretiennent un rapport difficile avec l'homosexualité, la plupart des gays et lesbiennes d'origine arabe disent se sentir rejetés par leurs pairs.
Écouter le reportage de Lila Aït diffusé à l'émission Dimanche Magazine à la radio de Radio Canada
Archive de l'émission (le reportage est à la fin de la deuxième heure)

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